Tout arrive à qui sait attendre. Quasiment un mois après le passage de Youn Sun Nah à l’Onde de Vélizy, voici enfin mon petit billet concernant ce très bon concert. Comme je l’ai déjà dit, n’en déplaise à tous les fans de Kpop, Youn Sun Nah est, à n’en pas douter, l’artiste coréenne la plus connue en France, brassant un public beaucoup plus large que le comité très restreint des amateurs de musique asiatique. Pour preuve, son dernier album, Same Girl, est resté accroché pendant un mois en tête des meilleurs ventes Jazz et est double disque d’or avec plus de 200 000 albums vendus. Avant tout présentée comme une artiste de jazz, et non à travers le prisme très réducteur et cloisonnant Ktruc, il est assez triste de noter qu’une majorité des auditeurs de Kpop français, si prompt à défendre leurs jeans slims favoris et pleurer que si peu d’artistes coréens ne viennent dans nos contrées, soit ne la connaisse pas, soit seulement de façon très lointaine.
Mais passons aux choses sérieuses. C’est donc par un dimanche après-midi d’octobre que j’ai enfin pu voir me délecter de Youn Sun Nah en live. Je ne vais pas vous le cacher, ses albums étant qualitativement très bons, et bien que les différentes vidéos présentes sur le net laissaient augurer du meilleur, j’espérais ne pas être déçu par ce concert. À l’image de celui de Zhang Xuan, Youn Sun Nah a amplement répondu à mes attentes. Pourtant, face à la salle multi-spectacle de Vélizy, j’avais assez peur de devoir subir une acoustique médiocre. Là-aussi, même si on est loin d’une véritable salle uniquement dédiée à la musique, ce fut plus qu’acceptable tout en montrant que le talent de Youn Sun Nah n’avait besoin que de peu pour s’exprimer. Pour en revenir au concert en lui-même, l’artiste coréenne est un véritable délice en live. Sa voix extraordinaire, que je trouvais déjà bluffante sur CD, prend encore une autre dimension sur scène. Avec une instru minimaliste, Youn Sun Nah nous a offert une prestation vocale superbe. Cette après-midi-là, elle était accompagnée du talentueux guitariste suédois Ulf Wakenius, au fantastique solo armé d’une bouteille d’eau, offrant un écrin parfait pour le talent de l’artiste coréenne. Certains reprochent à Youn Sun Nah d’en faire trop avec sa voix, quitte à se perdre, tant tout lui semble facile, mais, à la vue de sa joie communicative, de son jeu tout en nuances et subtilités ou encore de sa palette de timbres bluffante, l’artiste coréenne régale son auditoire à chaque instant. Outre l’aspect musical, c’est véritablement la gentillesse et l’humilité de Youn Sun Nah, presque gêné de terminer son concert devant une salle debout et sous un tonnerre d’applaudissements, qui fait plaisir. Elle est y pourtant habituée, mais semble toujours surprise d’être saluée de la sorte.
Vous l’aurez compris, je ne peux que vous conseillez de vous rendre à un concert de Youn Sun Nah, surtout avec cette ambiance intimiste que j’apprécie tout particulièrement. Personnellement, j’ai déjà pris de nouveau rendez-vous avec Youn Sun Nah , où elle sera cette fois-ci en quartet.